lundi 31 décembre 2012

« L’écologie, considérée il y a peu de temps encore comme un sujet de conversation parmi d’autres, est devenue l’un des thèmes majeurs de notre quotidien. Beaucoup s’accordent aujourd’hui à dire que, sans une vraie réflexion écologique, sans un profond respect de son environnement, l’Homme ne pourra pas poursuivre son chemin, son évolution sur la terre. Il va tout simplement disparaître.

La Nature excelle, par essence, dans l’art de l’équilibre, de la cohérence et de la patience. Elle a développé un talent raffiné de la symbiose, de la collaboration et du mutualisme sans s’embarrasser du besoin de rivalité. Aucun arbre ne rêvera jamais d’être plus haut que son voisin ou d’atteindre le soleil pris d’un désir démesuré de dominer le monde.
 Cependant, la compétition entre les espèces existe, mais nous parlerons alors de capacités innées à survivre, d’aptitudes et de métamorphoses savamment édifiées au fil du temps pour subsister. Cette fameuse « loi de la jungle » qui pousse tout être vivant à rester en vie, s’inscrit dans un fonctionnement de l’ensemble des choses, une organisation rationnelle et harmonieuse en perpétuel mouvement, qui suit des cycles, des saisons. Les végétaux, les animaux naissent et meurent, l’un nourrissant l’autre inlassablement. Sans jamais mettre en péril le milieu qui les fait vivre !

Les défenseurs de l’environnement ont compris le merveilleux des mécanismes de la nature et l’admirent. Mais il arrive parfois que ces mêmes défenseurs tentent ou rêvent d’en exclure l’Homme. C’est impossible. Et de plus, totalement dépourvu de bon sens. L’Homme est là. Nous sommes là. Sachant maintenant quand et comment nous y sommes arrivés, nous reconnaissons que nous sommes aussi la nature. L’Homme doit réintégrer sa place au sein de la globalité du Vivant. Mais voilà qui n’est pas si facile pour cet homme moderne que nous sommes devenus.
 Cet Homme qui a perdu la majorité de ses repères.

Notre capacité à nous entre-tuer ne laisse aucun doute sur l’agressivité dont est capable notre espèce. Pourtant, nous sommes également doués d’intelligence et de réflexion, et puis nous avons reçu le fabuleux cadeau du libre arbitre ; cette faculté de comprendre et de décider en notre for intérieur de ce qui est bien ou de ce qui est mal. Alors pourquoi ne pas nous en servir ?
 Tentons de comprendre que nous sommes des êtres doués d’instinct et de cohérence. Nous pourrions laisser entrer dans nos mœurs, un peu de respect et d’humilité, et nous réintégrer à l’union, à l’alliance avec les différents éléments qui constituent notre univers.

Comme le faisaient nos « parents » et comme le font encore les peuples premiers au cœur des forêts et des déserts. En un véritable acte écologiste, l’homme moderne peut, avec ce respect retrouvé et cette indispensable humilité, de nouveau, s’intégrer au reste de la création, loin de l’écologie du bla-bla, trop fréquemment pratiquée dans les grandes réunions internationales, par l’écologie des petits gestes, fort utile et, par bonheur, de plus en plus suivie (faire le tri des déchets, fermer le robinet quand on se lave les dents et bien d’autres petites actions indispensables), mais en aucun cas suffisante.

C’est face à lui-même, conscient de sa véritable nature intrinsèquement liée à tout ce qui l’entoure, que l’homme moderne peut décider de faire la différence, en développant une « écologie du cœur ». Cette science des interactions entre les individus et les milieux qui les entourent, en invitant dans son quotidien, avec un amour redécouvert pour notre mère la Terre et tous ses enfants, des valeurs alternatives qui peuvent combler les manques que nous ressentons aujourd’hui dans le fonctionnement désordonné de notre société.

Le Vivant, la Nature, le Tout, si nous en parlions, découvrant tour à tour un animal, une plante, une roche qui est partie de notre univers. Des lynx aux abeilles. Des chênes aux chardons. Des busards aux chauves-souris. Nos frères."


Jéromine Pasteur

samedi 29 décembre 2012

vendredi 28 décembre 2012

L'amap de la Grande rivière

L'amap, ce n'est pas que des légumes !
C'est parfois aussi des réunions (mais de moins en moins souvent !)
Ici, c'était l'une des premières réunions de l'amap de Saint Michel,  il y a 4 ans et demi.
Depuis, c'est plutôt des moments de détente conviviale
 où chacun apporte quelque chose à partager avec les autres


et où les enfants s'amusent entre eux



Parce que l'amap, c'est aussi le lien entre nous,
Car la société est telle que nous la construisons
Nous avons tous un pouvoir bien plus grand que celui de notre bulletin de vote...
 


jeudi 27 décembre 2012



Malgré ses atouts et son dynamisme, l’élevage français est en danger.
Les unes après les autres, nos filières d’élevage sont fragilisées dans notre département. Ce secteur économique essentiel, qui a subi de multiples restructurations et concentrations à tous les niveaux des filières se retrouve dans une impasse pour différentes raisons :
  • Une mauvaise répartition de la valeur ajoutée entre les acteurs de la filière,
  • Des fermes de dimension industrielles ne pouvant plus être reprise par des jeunes et ne garantissant pas de revenu correct,
  • Des prix à la production bas et fluctuants ne permettant plus de dégager des revenus décents décourageant ainsi les jeunes,
  • Des conditions de travail difficiles et contraignantes en élevage,
  • La flambée des matières premières qui plombent les marges des éleveurs,
  • Une PAC qui profite de plus en plus aux céréaliers au détriment des éleveurs encourageant l’abandon de l’élevage.

La confédération paysanne lance l’alerte :
Il est urgent de sauver l’élevage et les éleveurs.
Notre objectif premier est de garantir un revenu rémunérateur avec des prix en phase avec les coûts de production, afin de donner un avenir aux producteurs en place et à des jeunes de s’installer. Dans l’immédiat  il nous faut négocier une PAC en 2014 qui adapte l’offre à la demande et qui  rééquilibre les aides entre éleveurs et céréaliers.
Pour l’élevage, cette nouvelle PAC doit notamment réorienter  les aides par l’instauration d’une prime au maintien des troupeaux de ruminants (PMTR)  encourageant l’autonomie alimentaire, fondée sur l’emploi et non sur la taille des troupeaux.
Par des décisions politiques urgentes et courageuses, redonnons espoir au monde de l’élevage.
Sauver l’élevage et les éleveurs, c’est aussi sauver l’ensemble de la filière agro-alimentaire et les milliers d’emplois induits tant au niveau de la production et des services (para-agricoles) que de  la transformation (laiteries, abattoirs, ateliers de découpe et de production de produits élaborés…), ou de la distribution (boucheries)… L’ensemble des métiers de la transformation des produits agricoles sont menacé par le manque de produits d’élevage si les éleveurs disparaissent.
C’est pourquoi, la confédération paysanne appelle l’ensemble des agriculteurs éleveurs de la Sarthe ainsi que les organisations en lien avec l’agriculture et l’agro-alimentaire à se mobiliser lors d’un rassemblement régional à Nantes le 4 Janvier Prochain de 11 heures à 16 heures place du Pont Morand. Un car partira du Mans et fera étape à la sortie n°10 de l’A11  (transport pris en charge par la Confédération Paysanne, réservation au 06 95 05 08 08 ou par mail cp72@maison-des-paysans.org) )


Mobilisons-nous très largement le 4 Janvier 2013 dans les rues de Nantes.

clip_image003[3]Pour plus d’information et signer l’appel en ligne : sauvonslelevage.fr 
http://www.confederationpaysanne.fr/ 

jeudi 20 décembre 2012

Une association dénonce un «tour de passe-passe» de la Direction générale santé-consommation européenne...


Bonne nouvelle selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF): sur 3.775 échantillons alimentaires testés en 2010, seul 1,5% dépassent les limites maximales de résidus de pesticides, contre 3% en 2009.Moitié moins, voilà une annonce qui devrait réjouir les associations militant contre les produits phytosanitaires. Malheureusement, la note d’information de la DGCCRF n’a pas convaincu Générations futures, qui dénonce un «tour de passe-passe» de la DG Sanco (Direction générale santé-consommation européenne) dont les règles d’analyse sont appliquées par la France.
Pour déterminer les quantités de pesticides contenues dans les aliments, la DG Sanco dispose de règles mathématiques destinées à prendre en compte les écarts possibles entre différents laboratoires et les incertitudes analytiques. Ainsi, si on relève 2mg de résidus de pesticides dans une courgette, la DG Sanco estime qu’elle contient en réalité entre 1mg et 3mg. Or, pour comparer ces mesures aux limites maximales de résidus tolérées (LMR), la DG Sanco prend comme référence la limite basse, soit 1mg dans l’exemple de la courgette.

Une «machine à diviser par deux»

Une méthode qui a fait bondir l’association Générations futures: «En matière de LMR pour les pesticides, la DG Sanco a inventé la machine à diviser par deux les quantités de pesticides retrouvées dans les aliments! Cela revient dans les faits à doubler la tolérance par rapport aux résidus de pesticides et à exposer la population européenne à des quantités toujours plus grandes de ces produits toxiques dans leur alimentation, ce qui est un pur scandale», s’indigne François Veillerette, porte-parole de l’association.
Les chiffres publiés par la DGCCRF seraient donc à prendre avec des gants. Tout comme les fruits et légumes, dont 41,1% des échantillons contenaient des «résidus détectables», indique la note d’information 2012-105. Et ce chiffre-là, sans contestation, est en hausse: seuls 39,4% des échantillons testés en 2009 avaient révélé la présence de résidus de pesticides. Contactée par 20 Minutes, la DGCCRF a déclaré ne pas s’exprimer sur le sujet.

source : 20 minutes
http://www.20minutes.fr/article/1067269/moins-pesticides-legumes-limites-revues-a-hausse

mercredi 19 décembre 2012

Chronique d'une faim du monde, semaine 51

Non, non, non,
Je ne vous parlerai pas du truc qui va arriver d'ici peu, même si certains faits plus qu 'étranges se sont déroulés cette semaine,
Par exemple Damien ne se départit pas de sa position à genoux quelque soit le travail à accomplir

 

 
 
Le chat oublia d'être chat et nous terrassa plus d'une fois lors des combats 
 
 
 
Dédé se moucha à plusieurs reprises dans la belle Blanchette, alors qu'il le fait habituellement sur la sombre noiraude, ce qui est à mon sens plus distingué car plus discret
 
 
 
Et pour finir, Capucine ne se déplaça pas sans sa batte de baseball qu'elle maintenait fermement sous la patte, au cas où (mais au cas où quoi?)
 
 
Ne sachant si planait sur Nous une sombre menace, nous avons choisit de vous donner cette semaine de l'artichaut de Jerusalem, au cas où.
D'une part parce qu'il a déjà fait ses preuves quant à sa capacité à alimenter toute une génération durant la deuxième guerre mondiale,
Et d'autre part parce que contre toute attente, ils n'ont jamais été aussi beaux !
 
 
allez, une petite recette pour vous les faire avaler plus vite que le temps qu'il vous aura fallut pour les éplucher !
 
Avec  ça : pommes de terre, oignons, poireaux, choux, betteraves
Je vous rappelle qu'on ne se verra pas la semaine prochaine !
et avant de vous laisser, petit message d'Olivier, le boulanger :
"Rappelez vous, Antoine que vous avez vu à ma place en février-mars aux distributions et marchés, il vous propose d'embarquer pour une projection de son voyage !
J'espère vous y retrouver le jeudi 3 janvier, à la maison du citoyen, remettez vous des excès du nouvel an en embarquant avec Antoine, paysan-vagabond chevronné, pour un voyage dépaysant !

Un extrait vidéo pour réveiller vos instincts nomades :
http://youtu.be/SubfZEWo9pQ

Engagez-vous comme paysan-vagabond et oubliez tout ce que vous avez,
tout ce que vous savez pour partir seul, en stop et sans le sou à la rencontre des paysans du monde et de leur art de vivre de la terre !

Des bergers des routes de la soie aux paysans asiatique jusqu'aux huttes de papouasie, plongez dans leurs mondes pour comprendre qui ils sont... ...et peut-être comprendrez vous un peu mieux qui vous êtes ?

Rendez-vous à 19h pour un apéro/dîner partagé (amenez à boire et à manger à partager (ou pas!), et venez gouter les petits plats des
autres)
Ou alors 20h pour la projection !

A la maison du citoyen (le mans)
Place des comtes du maine, sous les cinéastes, entrée par le 26
avenue de Gaulle !

Plus d'info : Antoine : poondoon@ymail.com 0761480791


Faites passer ce message à tous vos amis/famille et compagnie
potentiellement intéressés !"

voilà, a demain!
isabelle

lundi 17 décembre 2012

Changeons d'univers

Allez, c'est bientôt Noel, parlons photos (ok, y'a pas de rapport...!)
J'ai découvert il y a quelques jours celles d'Alain Laboile, je ne résiste pas à l'envie de vous les faire partager, j'aime beaucoup.
http://lab.carbonmade.com/projects/4414746


Le site du photographe
http://alain.laboile.free.fr/


samedi 15 décembre 2012

Aïe Aïe Aïe

Les températures sont plus douces...
Alors cet après midi : plantation de l'ail sur nos premières buttes permanentes...


mercredi 12 décembre 2012

L’agriculture biologique prise au piège de la grande distribution

Petit article sur la bio, pas pour lui nuire, mais pour défendre une bio logique...

Par Sophie Chapelle (10 décembre 2012) http://www.bastamag.net/article2810.html
Les produits biologiques ont envahi les rayons des supermarchés. Mais derrière l’étiquette « bio », on trouve aussi des gigantesques fermes, une main d’œuvre sous-payée et sans droits, des aliments importés de l’autre bout du monde. Les produits chimiques en moins, le label bio en plus. Des dérives de « l’industrie du bio » dénoncées par le journaliste Philippe Baqué dans son ouvrage La Bio entre business et projet de société. Entrez dans les coulisses du nouveau business mondial.


Basta ! : On trouve de plus en plus de produits biologiques dans les rayons des supermarchés. Mais la surface agricole cultivée en bio stagne à 3 % en France. Comment expliquer ce décalage ?

Philippe Baqué [1]  : On assiste depuis 15 ans à un développement fulgurant de l’agriculture biologique. Environ 40 millions d’hectares seraient certifiés bio aujourd’hui dans le monde, selon l’Agence Bio (soit l’équivalent de l’Allemagne et de la Suisse, ndlr). Les deux tiers de ces surfaces sont des prairies qui appartiennent à de grandes exploitations, où paissent des troupeaux qui pour la plupart ne sont même pas vendus en bio. C’est le cas en Argentine où 90 % des 4,4 millions d’hectares labellisés bio sont des terres consacrées à l’élevage de moutons appartiennant à d’immenses fermes.
En dehors de ces prairies, la majeure partie des surfaces certifiées bio appartiennent à de grandes exploitations, spécialisées dans des monocultures d’exportation – soja, huile de palme, blé ou quinoa. Cette agriculture biologique certifiée se développe surtout en Amérique latine (+26% entre 2007 et 2008), en Asie (+10 %), en Afrique (+6 %), sur des terres où les habitants ne consomment pas, ou très peu, leurs propres productions [2]. Celles-ci sont exportées vers l’Europe, le Japon et l’Amérique du Nord. Cette agriculture bio reproduit le modèle économique agro-industriel dominant qui met les paysans du Sud au service exclusif des consommateurs du Nord et les rend de plus en plus dépendants.


Sur quelle stratégie commerciale se fonde ce « bio-business » ?
C’est une véritable OPA de la grande distribution, qui a vu dans le bio un marché qu’elle devait investir à tout prix. Aujourd’hui, en France, 50 % des produits bio sont vendus dans les grandes surfaces. C’est énorme ! Les hypermarchés basent leur stratégie sur la « démocratisation » des produits biologiques. Cela se traduit par de grandes campagnes publicitaires, comme celle d’Auchan qui propose 50 produits à moins de un euro. Ce qui conduit au développement d’une agriculture biologique industrielle intensive, avec l’importation d’une grande quantité de produits à coûts réduits. La France est ainsi devenue importatrice de produits bio, après en avoir été exportatrice.
Dans le secteur des fruits et légumes, la grande distribution reproduit dans le bio ce qu’elle fait dans le secteur conventionnel. Elle participe à la spécialisation de bassins de production : la province d’Almería en Andalousie s’est ainsi spécialisée dans les légumes ratatouille (tomates, poivrons, courgettes, aubergines...), la région de Huelva dans les fraises. On trouve les mêmes produits dans la plaine d’Agadir au Maroc ou dans le sud de l’Italie. Les producteurs sont mis en concurrence sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Si le coût des tomates d’Andalousie est trop élevé, on ira en chercher au Maroc. Le seul coût qui peut être ajusté, c’est celui de la main d’œuvre agricole, exploitée à outrance, immigrée et sans droit.


Cette stratégie commerciale n’est-elle pas en contradiction avec la réglementation européenne ? Le droit du travail est-il soluble dans l’agriculture biologique ?
La nouvelle réglementation européenne concernant l’agriculture biologique, entrée en vigueur le 1er janvier 2009, a été taillée sur mesure pour favoriser le développement de cette agriculture industrielle et intensive, et la mise en concurrence de ces bassins de production. Elle se réduit à des principes agronomiques, techniques, et ne fixe aucun critère social. La main d’œuvre n’est pas du tout prise en compte, pas plus que les tailles des fermes.





La question du transport est aussi évincée. Le fait que des tomates d’Andalousie ou des carottes d’Israël soient exportées par des norias de camions dans toute l’Europe n’entre pas en contradiction avec la réglementation européenne. Nous citons l’exemple du soja bio importé du Brésil, qui provient d’énormes exploitations de 5 000 à 10 000 hectares, conquises sur des forêts primaires dans l’État du Mato Grasso. La réglementation n’interdit pas que des produits bio soient cultivés sur des terres récemment déboisées ! Même chose pour l’huile de palme bio massivement importée de Colombie : des paysans ont été violemment chassés de leurs terres pour pouvoir lancer cette culture.

N’y a t-il pas un risque que le consommateur trompé se détourne des produits bio ?
Si cette logique se poursuit, les gens finiront par ne plus s’y reconnaître. On est très loin de l’esprit des fondateurs et de la charte de 1972 de l’organisation internationale de la bio (IFOAM), avec des principes agronomiques très forts, mais aussi écologiques, sociaux et politiques. Il était question de transparence, de prix équitable, de solidarité, de non-exploitation des pays du Sud, de fermes à taille humaine, diversifiées et les plus autonomes possible, de consommation de proximité... Aujourd’hui, les cahiers des charges officiels de la bio ont totalement échappé aux paysans, même si les organisations professionnelles sont invitées à en discuter. Au final, ce sont des techniciens à Bruxelles, soumis à tous les lobbies, qui définissent cette réglementation. Et interdisent aux États d’adopter une réglementation plus stricte. Il y a un risque véritable que la bio soit totalement vidée de son sens.




Heureusement, des marques et mentions ont un cahier des charges plus rigoureux que la réglementation européenne. A l’instar de Nature et Progrès, Demeter, BioBreizh ou Bio Cohérence, qui se démarquent clairement de la bio industrielle. Certains producteurs ne veulent pas de la certification européenne et ont contribué à la mise en place de systèmes de garantie participatifs : un contrôle fondé sur la confiance, en présence d’un consommateur et d’un producteur. S’ils détectent quelque chose qui ne fonctionne pas bien, ils voient avec le paysan comment l’aider à améliorer ses pratiques. C’est une logique d’échange et de solidarité.


Vous ne voulez pas diaboliser ces agriculteurs, dites-vous. Ceux qui sont dans le système de la bio industrielle peuvent-ils en sortir ?

Les paysans deviennent des sous-traitants. Ils sont tenus par des contrats avec les toutes-puissantes coopératives agricoles. La filière des élevages intensifs de poulets bio, dominée par des coopératives comme Terre du Sud, MaïsAdour ou Terrena, illustre cette évolution. Dans le Lot-et-Garonne par exemple, Terre du Sud a récemment recruté des producteurs, souvent endettés, pour faire du poulet bio. Elle leur garantit des contrats avec la grande distribution et la restauration collective. La coopérative aide à trouver les financements, fournit les bâtiments, le matériel, les conseils de ses techniciens... En contrepartie, le producteur signe un contrat d’intégration : il s’engage à acheter à la coopérative les poussins, la totalité des aliments pour ses volailles, ainsi que les produits phytosanitaires et médicaux [3]. Il doit vendre toute sa production à la coopérative qui est la seule à déterminer les prix.
Un exemple : le producteur signe pour un élevage de 40 000 poulets. Il doit investir 250 000 euros. La coopérative l’aide à obtenir 50 000 euros de subventions, le reste provient d’un prêt du Crédit agricole. Endetté dès le départ, le paysan est entièrement soumis à la volonté des coopératives qui peuvent décider du jour au lendemain de convertir son exploitation dans une autre production, si elles jugent que celle du poulet bio n’est plus assez rentable.



Dans chacune de ces filières industrielles – volailles, soja, café, huile de palme, fruits et légumes – existe-t-il des alternatives biologiques locales ?

Dans chaque pays où nous avons voyagé, nous rendons compte de cette autre agriculture biologique en rupture avec le système agro-industriel, qu’elle soit certifiée ou pas. J’ai été très marqué par une rencontre avec un producteur à Almería (Andalousie), la plus grande région de concentration de serres au monde. Ses parents ont été pris dans cet engrenage de production de fruits hors-saison destinés à l’exportation. Pendant plusieurs années, il a refusé de cultiver. Il a beaucoup voyagé pour rencontrer d’autres agriculteurs en bio. Aujourd’hui, en plein milieu de cette mer de plastique, sur deux hectares de serres et deux hectares en plein champs, il fait de l’agriculture biologique paysanne, produisant un grand nombre de variétés à partir de semences paysannes et vendant uniquement aux consommateurs andalous. Partout, les résistances abondent. Avec une très grande richesse dans les formes – ferme familiales, coopératives, communautés, groupements – ou les méthodes de culture – cultures associées, systèmes d’agroforesterie, permaculture...

Le changement des pratiques ne passe-t-il pas aussi par une réflexion autour de la distribution  ?

Le système des Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) a encouragé l’activité de milliers de maraîchers en France. Les groupements d’achats se développent aussi de façon spectaculaire. Dans le Lot, par exemple, ce sont des personnes bénéficiaires du RSA qui ont décidé de se regrouper afin d’accéder à une alimentation biologique locale. Avec une critique assez radicale de la grande distribution et l’envie d’une relation directe avec les producteurs. Dans l’Aveyron, un groupement a aidé l’un de ses membres à s’installer comme producteur de pâtes locales. Une réflexion plus globale autour de l’alimentation s’amorce.


La question du prix est-elle essentielle ?

Des prix de plus en plus bas, la défense du pouvoir d’achat, c’est le combat de la grande distribution. Mais on ne parle jamais du vrai prix des produits « conventionnels », de ce qui n’apparait pas. Pour une tomate « conventionnelle » produite de façon industrielle en Espagne, on ne parle pas du coût du transport, de son coût environnemental, des aides publiques dont cette production bénéficie. Et encore moins des coûts sanitaires dus aux pesticides. Si on prend tout en compte, et que l’on réduit les marges des intermédiaires et des supermarchés, le prix d’une tomate biologique ne serait pas si éloigné du prix d’une tomate conventionnelle. Il n’est pas normal non plus que ce soit les producteurs bio qui paient la certification. Ce devrait être aux pollueurs de payer. Et les maraîchers travaillent 14 heures par jour, six ou sept jours par semaine. Il est essentiel de payer leur travail au juste prix.

L’agriculture biologique peut-elle être porteuse d’un projet de société ?

L’agriculture biologique n’est pas une fin en soi. Elle s’inscrit dans un mouvement général basé sur le respect de l’humain et de la nature. On assiste à une querelle d’experts, pour savoir si l’agriculture biologique pourra nourrir ou non la planète en 2050. L’agriculture biologique ne pourra pas nourrir la planète si nous ne changeons pas de système politique. Si nous n’arrêtons pas le transfert massif de populations paysannes vers les bidonvilles des mégalopoles. Si nous n’arrêtons pas de transformer leurs terres en monocultures industrielles destinées à nourrir les élevages des pays riches ou les véhicules. Si nous ne sortons pas de ce capitalisme financier, le plus sauvage à avoir jamais existé. La bio doit nous amener à envisager une société beaucoup plus juste que celle dans laquelle nous vivons. Il existe aujourd’hui un mouvement social diffus et encore peu organisé, mais porteur d’un nouveau projet de société, à l’instar de la lutte du Larzac ou celle de Notre-Dame-des-Landes. Une agriculture biologique ne peut être que paysanne. Si elle est livrée à l’industrialisation, elle ne fera qu’accélérer la disparition du monde paysan.
Propos recueillis par Sophie Chapelle


Crédits photo : Philippe Baqué /Alterravia, Les ouvrières de la bio
A lire : La Bio entre business et projet de société, sous la direction de Philippe Baqué, éditions Agone, 432 pages, 22 euros.

Notes

[1] Philippe Baqué est journaliste indépendant, collaborateur du Monde diplomatique, de Politis, de Silence, de Témoignage Chrétien, auteur du livre Un nouvel or noir (Paris Méditerranée, 1999) et réalisateur de films documentaires : Carnet d’expulsion, de Saint-Bernard à Bamako et Kayes ; Melilla, l’Europe au pied du mur ; L’Eldorado de plastique ; Le Beurre et l’argent du Beurre. Il a coordonné l’ouvrage collectif La Bio entre business et projet de société, paru aux éditions Agone en 2012.
[2] Chiffres cités par le rapport annuel de l’Agence Bio Les chiffres clés de l’agriculture biologique, la Documentation française, 2010.
[3] notamment allopathiques, désormais permis par la nouvelle réglementation

Chronique de la Grande Rivière, semaine 50

Victor Hugo écrivit un jour :
« Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends »
Tout le monde a cru qu'il se rendait sur une tombe, celle de sa fille, et bien je crois que non.
Ce serait trop simple, trop évident, trop romanesque.
Personne n'émit l'idée qu'il se soit rendu tout simplement dans les champs où l'attendaient  ses cochons, par un somptueux matin de décembre qui s'éveillait à peine, tout engourdi par la gelée.
"Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit"

Sur le chemin du retour, sans doute aurait-t il fait un crochet pour jeter un œil aux
poireaux.
Pour profiter encore un peu des couleurs du matin

Et parce que quelques heures plus tard, il faudrait les arracher un à un, les nettoyer, puis souffler chaudement sur les doigts proches de la gelure.
Parce que nettoyer des poireaux sans doigts, c'est un peu comme ne pas avoir de betteraves, de choux, de radis divers et d'hiver, de carottes, de pommes de terre et de  poireaux.
Et comme cela ne peut se concevoir, c'est tous ces légumes que vous retrouverez dans votre panier cette semaine (contenu susceptible de modifications suivant récolte et stock)

Comme les légumes d'hiver sont répétitifs et souvent moins appréciés, je vais tenter de trouver des petites recettes pour vous donner d'autres façon de les préparer.
(Je n'ai pas testé la suivante. Je voulais en préparer et faire une dégustation cette semaine lors des distribution,  et puis au magasin, je suis tombée sur un tout petit paquet tout maigrichon de pignons de pin, la vue de ce petit bout de rien a eu raison de mes bonnes intentions, je vous  laisse donc le soin d'essayer !)
Pesto de betterave, à cette adresse :
Pesto de betterave
Je rappelle qu'il n'y aura pas de distribution la semaine de Noel

Je m'en vais rejoindre au dehors un Damien refroidi (ou un Hugo frais)
a demain
Isabelle

samedi 8 décembre 2012

Un peu de notre histoire

C'est peu à peu que l'idée a pris forme.
Doucement, comme se conçoivent les bonnes choses.
Nous travaillions tous deux dans un autre domaine, en ville.
Et nous souhaitions donner plus de cohérence à notre vie, nous rapprocher de la terre, être dans et avec la nature, travailler manuellement. Pour moi, certainement retrouver un peu de ce que j'avais vécu en tant qu'enfant dans la ferme de mes parents, parce que finalement, cette vie là était encrée en moi et que j'y trouvais (et trouve encore malgré les difficultés) plus de satisfactions que dans ma vie de salariée.
Après deux années de recherche, nous avons donc acheté ce petit bout de terre dans la Sarthe, département que nous ne connaissions pas tous deux.
C'était la découverte totale d'un lieu, d'un paysage, d'une terre, de ses habitants, et c'est assez rapidement que nous avons découvert la permaculture.
Nous connaissions déjà l'agriculture naturelle de Fukuoka.
La permaculture, ou agriculture pérenne,  s'inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels et permet d'optimiser la production sur une petite surface. Mais nous avions un peu de mal à voir comment cela pouvait s'appliquer à une production maraîchère, et puis nous avons découvert une ferme en permaculture qui utilisait les cochons pour enfouir du compost dans les parcelles pendant la période hivernale.
 Comme nous souhaitions avoir des animaux qui apporteraient la fertilisation nécessaire à la culture de légumes, nous avons pendant 6 ans associé les légumes et les animaux : poules quelques années, cochons, quelques bovins. Une fois que les légumes étaient récoltés, nous faisions un parc dans lequel les animaux restaient de 1 à plusieurs mois. La parcelle était ainsi  nettoyée  (vers, végétaux, racines de chiendent, orties, chardons...), fertilisée en partie, et à cela s'ajoutait une production d’œufs et de viande. Une fois la parcelle libérée et les animaux déplacés, nous remettions en culture après un travail du sol plutôt classique (parfois labour si besoin, outil à dent, rotavator)

Et puis 2012 arriva. Beaucoup d'eau, trop d'eau, et dans nos parcelles humides, ce fut (et c'est encore puisque nous ne sommes que le 08 décembre !) la pire année en terme de production. Peu de rendement, des maladies, une impossibilité à semer et planter...

Mais ce fut peut-être une chance aussi, car si nous voulions continuer, il  nous fallait trouver une solution et travailler autrement. La méthode que nous avions jusqu'ici avec les animaux nous convient de moins en moins.
Pour n'évoquer que la partie travail du sol, passer derrière des cochons demande une certaine mécanisation : les animaux ont creusé de gros trous, il y a des endroits très humides voire boueux, il faut donc un tracteur suffisamment puissant (surtout dans nos terres humides) et pas mal de passage avec des outils afin d'aplanir le sol.
Bref, l'image d'Epinal selon laquelle le cochon laboure n'est réelle que s'il ne reste que très peu de temps sur la parcelle !
A cela s'ajoute la volonté de diminuer la charge et le temps de travail (en moyenne 60 heures/semaine chacun),  les frais de mécanisation, augmenter la productivité de notre petite surface, et pouvoir enfin passer du temps sur les parties plus perso : maison, projets autres.

Comme nous avons des parcelles humides, que nous ne pouvons pas mettre en culture très tôt au printemps (humidité et fraîcheur) la culture sur buttes permanentes s'est imposée. Nous avons découvert parallèlement le travail de Soltner sur le jardinage sans travail du sol.
 Des essais à l'automne 2012 se sont révélés prometteurs, même s'il y a des choses sur lesquelles nous devons travailler.
 Les animaux vont rester encore un an ou deux, le temps que nous fassions la transition.
Nous espérons de cette nouvelle méthode moins de temps de travail à moyen terme, moins de soucis liés à l'eau, plus de précocité au printemps.
Et là, on a un peu hâte d'y être au printemps pour démarrer tout ça !

Nous allons consacrer un autre blog spécifique à cette recherche (mais il est en cours d'écriture ).
Je vous communiquerai l'adresse dès qu'il sera prêt !




Vers un crash alimentaire


Conjuguées au dérèglement climatique, les logiques économiques actuelles conduisent à brève échéance à une catastrophe alimentaire planétaire. Est-il trop tard pour inverser la tendance ?

jeudi 6 décembre 2012

Le panier de la saint Nicolas...

...se trouve

Et puis la flemme,
la durée du jour qui rétrécit
la menace des doigts gelés,
le côté peu pratique d'emmener l'appareil photo avec moi alors que je vais avoir les mains boueuses et les vêtements trempés
tout ça fait que les photos se font rares, malgré de photogéniques sujets...


lundi 3 décembre 2012

Légumes d'antan ?

Un reportage sur les légumes d'antan : j'étais assez curieuse de voir comment cela allait être traité.
Aujourd'hui, on fait passer pour du légume ancien des variétés hybrides. Ceux qui ont fait le reportage ne vont pas au fond des choses mais c'est pas trop mal (c'est visible une semaine)
http://www.france5.fr/videos/73419919
La fin est plutôt intéressante, mais j’ajouterais une nuance :
L'hybride n'est pas forcément mauvais gustativement parlant, puisque la façon dont s'est déroulé la culture impacte grandement sur le gout.
 Mais avec le légume hybride (la quasi totalité de ce que vous trouvez en supermarché... et sur les marchés en vente directe aussi malheureusement, en culture chimique, raisonné (mais c'est pareil que chimique), ou en bio), c'est la fin de la liberté pour les producteurs et pour n'importe qui de reproduire/d'échanger ses graines, et c'est la main mise sur notre/votre alimentation. Et parmi les devoirs que nous avons nous producteurs, c'est celui d'assurer la pérennité  d'une alimentation saine et diversifiée (notre droit, je précise, étant d'en vivre  correctement, ce qui n'est pas le cas de la quasi totalité des petits producteurs)

samedi 1 décembre 2012

Bientôt Noêl, étape 1 : la déco


Belle et écolo : zéro déchet, recyclable, pas de pollution liée au transport, et n'a pas demandé de main d’œuvre esclavagisée pour la produire !