samedi 8 décembre 2012

Un peu de notre histoire

C'est peu à peu que l'idée a pris forme.
Doucement, comme se conçoivent les bonnes choses.
Nous travaillions tous deux dans un autre domaine, en ville.
Et nous souhaitions donner plus de cohérence à notre vie, nous rapprocher de la terre, être dans et avec la nature, travailler manuellement. Pour moi, certainement retrouver un peu de ce que j'avais vécu en tant qu'enfant dans la ferme de mes parents, parce que finalement, cette vie là était encrée en moi et que j'y trouvais (et trouve encore malgré les difficultés) plus de satisfactions que dans ma vie de salariée.
Après deux années de recherche, nous avons donc acheté ce petit bout de terre dans la Sarthe, département que nous ne connaissions pas tous deux.
C'était la découverte totale d'un lieu, d'un paysage, d'une terre, de ses habitants, et c'est assez rapidement que nous avons découvert la permaculture.
Nous connaissions déjà l'agriculture naturelle de Fukuoka.
La permaculture, ou agriculture pérenne,  s'inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels et permet d'optimiser la production sur une petite surface. Mais nous avions un peu de mal à voir comment cela pouvait s'appliquer à une production maraîchère, et puis nous avons découvert une ferme en permaculture qui utilisait les cochons pour enfouir du compost dans les parcelles pendant la période hivernale.
 Comme nous souhaitions avoir des animaux qui apporteraient la fertilisation nécessaire à la culture de légumes, nous avons pendant 6 ans associé les légumes et les animaux : poules quelques années, cochons, quelques bovins. Une fois que les légumes étaient récoltés, nous faisions un parc dans lequel les animaux restaient de 1 à plusieurs mois. La parcelle était ainsi  nettoyée  (vers, végétaux, racines de chiendent, orties, chardons...), fertilisée en partie, et à cela s'ajoutait une production d’œufs et de viande. Une fois la parcelle libérée et les animaux déplacés, nous remettions en culture après un travail du sol plutôt classique (parfois labour si besoin, outil à dent, rotavator)

Et puis 2012 arriva. Beaucoup d'eau, trop d'eau, et dans nos parcelles humides, ce fut (et c'est encore puisque nous ne sommes que le 08 décembre !) la pire année en terme de production. Peu de rendement, des maladies, une impossibilité à semer et planter...

Mais ce fut peut-être une chance aussi, car si nous voulions continuer, il  nous fallait trouver une solution et travailler autrement. La méthode que nous avions jusqu'ici avec les animaux nous convient de moins en moins.
Pour n'évoquer que la partie travail du sol, passer derrière des cochons demande une certaine mécanisation : les animaux ont creusé de gros trous, il y a des endroits très humides voire boueux, il faut donc un tracteur suffisamment puissant (surtout dans nos terres humides) et pas mal de passage avec des outils afin d'aplanir le sol.
Bref, l'image d'Epinal selon laquelle le cochon laboure n'est réelle que s'il ne reste que très peu de temps sur la parcelle !
A cela s'ajoute la volonté de diminuer la charge et le temps de travail (en moyenne 60 heures/semaine chacun),  les frais de mécanisation, augmenter la productivité de notre petite surface, et pouvoir enfin passer du temps sur les parties plus perso : maison, projets autres.

Comme nous avons des parcelles humides, que nous ne pouvons pas mettre en culture très tôt au printemps (humidité et fraîcheur) la culture sur buttes permanentes s'est imposée. Nous avons découvert parallèlement le travail de Soltner sur le jardinage sans travail du sol.
 Des essais à l'automne 2012 se sont révélés prometteurs, même s'il y a des choses sur lesquelles nous devons travailler.
 Les animaux vont rester encore un an ou deux, le temps que nous fassions la transition.
Nous espérons de cette nouvelle méthode moins de temps de travail à moyen terme, moins de soucis liés à l'eau, plus de précocité au printemps.
Et là, on a un peu hâte d'y être au printemps pour démarrer tout ça !

Nous allons consacrer un autre blog spécifique à cette recherche (mais il est en cours d'écriture ).
Je vous communiquerai l'adresse dès qu'il sera prêt !




2 commentaires:

  1. Courage à vous 2.
    J'ai le grand regret d'habiter un peu loin, car autrement, c'est sûr, je consacrerais un peu de mon temps à votre projet, pour le plaisir d'avoir les mains dans la terre...

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  2. La ferme dont je parle où ils utilisaient des cochons pour enfouir le compost était en Belgique justement, mais je ne sais plus où, il faudrait que je recherche !
    Sinon une expérience intéressante et permaculturelle est celle des Fraternités Ouvrières à Mouscron, expérience reproductible où que l'on soit avec un peu de terrain, de l'organisation, de la réflexion, du temps et du travail !

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